Putain de saloperie de merde. Il n’aurait pas dû ramener ses potes lui-même après leur soirée. Il aurait dû les laisser rentrer et repartir dans son coin. Mais ils étaient tellement ivres qu’il voulait être sûr qu’ils arrivent bien chez eux en sécurité. Sans doute est-ce pour ça que les gens aiment sortir avec lui, il fait toujours passer la sécurité des autres avant la sienne. Alors quand le yokai l’avait surpris alors qu’il rentrait chez lui, seul, dans le parc d’Ueno, il avait insulté tous ses ancêtres.
Vraiment, ces saloperies ne peuvent juste pas le laisser tranquille, n’est-ce pas ? Il a l’impression de les attirer comme des saloperies d’aimants ces derniers temps. Mais celui-là, il le reconnait. Il a tué deux de ses pactisés il n’y a pas deux semaines. Il s’était attendu à venir le voir chercher sa vengeance plus tôt… Et surtout pas alors qu’il avait un bon nombre de bières dans le nez.
La sorcière avait esquivé le premier coup de peu, feintant au dernier moment pour éviter de se prendre le coup de poignard. Encore un peu et il aurait encore ruiner l’un de ses hauts ! Il lève la main, espérant pouvoir créer des racines pour immobiliser le yokai au moins quelques secondes, le temps pour lui de se retourner. Saloperie inattrapable… Le démon avait en effet quitté son étreinte en un clin d’œil, acculant à nouveau la sorcière qui avait fait l’erreur de ne pas sortir armée. Il faut dire, là où il était sorti ce soir, ils fouillent pour éviter la présence d’armes blanches.
L’endroit n’est pas idéal. Et malgré l’heure avancée de la nuit, il y a quelques personnes qui trainent dans le parc qui se virent attirés par la bruit. Kosuke déteste ça, l’idée d’être affiché en plein combat au milieu de la ville. Le chien… Il ne peut donc pas utiliser ouvertement sa magie. Et il ne veut pas risquer d’envoyer Yume effacer la mémoire des fuyards. Il a trop peur que son précieux familier ne se transforme en cible de choix pour le démon.
Il s’est pris des coups, de sales coups. Au moins le visage n’est pas touché mais il va avoir de méchants bleus tuméfiés avant même la fin du combat. Il tourne la tête, perdant sa concentration alors qu’il entend une femme terrorisée appeler la police, lui criant à lui de tenir le coup, qu’on va venir l’aider. Il n’a pas besoin d’aide.
Il crie de surprise et de douleur quand le poignard se plante jusqu’à la garde dans sa cuisse. Kosuke fait jaillir des roseaux du sol, levant sa main au ciel rapidement alors que la végétation apparait entre lui et le démon, l’empêchant de récupérer son arme. Ce fait mal, ça fait un mal de chien. Mais il ne doit pas retirer le couteau tout de suite. Il ne veut pas mourir d’hémorragie. Pas aujourd’hui, pas maintenant. Cependant, il louche sur le couteau papillon enfoncé profondément dans sa cuisse. Cela lui donnerait une arme pour se défendre.
Il fait le choix de la sécurité. Vivre un jour de plus pour pouvoir tuer plus de démons. S’il n’avait pas été pris par surprise… Les dents serrées, il peste alors qu’il entend une sirène au loin. Il n’a plus beaucoup de temps s’il veut éviter un massacre. Il passe à l’attaque, parvenant à immobiliser l’ennemi grâce à un piège magique qu’il avait doucement mit au point depuis le début du combat. Et il tombe enfin dedans…
Sans plus attendre, il commence sa conjuration, sentant les sueurs froides lui couler dans le dos. Il faut dire qu’il est lacéré à plusieurs endroits dans le dos et sur ses bras, en plus de sa cuisse sur laquelle il commence à avoir du mal à s’appuyer. Et alors que le yokai tombe enfin en cendre, Kosuke a envie de s’effondrer contre le cerisier le plus proche. Pourtant, il ne le fait pas. Il se fige, interdit, observant la silhouette armée qui n’a pas trop l’air de savoir si elle veut le tenir en joue ou pas. Merde. Il a vraiment la poisse ce soir. Il a tout vu, n’est-ce pas.
Il boite lourdement alors qu’il fait quelques pas en direction de l’officier de police. Cet homme qui le couve depuis quelques mois… Il fallait vraiment que ça soit lui, hein ?
« - Tiens-toi prêt à agir, Yume, tu sais ce que tu as a à faire… » marmonne-t-il
Le démonzémerveille s’envole sous sa forme de papillon, allant voltiger dans le dos du policier, attendant l’ordre de son maître avant de tenter quoi que ce soit.
« - Monsieur Bane… Vous auriez dû arriver plus tard, comme d’habitude… »
Il lève lentement ses bras un peu tremblants sous l’effort fournis juste avant, continuant de boiter lourdement vers Nickolas.
« - Je suppose que je suis en état d’arrestation pour avoir osé empêcher cette enflure de me tuer ? »
Il frissonne avec violence, son corps tremblant au passage. Tu parles d’un mauvais timing. A quelques pas du policier, il prend un pari, se laissant chuter du côté de sa cuisse non blessée, faisant mine de manquer de forces, comptant sur l’attitude de papa poule du gaijin envers lui pour qu’il le rattrape avant qu’il ne touche le sol. Peut-être qu’avec un peu de chance, cela se passera suffisamment bien que pour qu’il n’ait pas à lui effacer la mémoire… une nouvelle fois. Disons qu’il lui laisse une chance, aujourd’hui.
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Bane Nickolas
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Mar 23 Oct - 3:01
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Profitant que le vent ne se soit pas encore levé, Nick prépare soigneusement son joint, assis au bord de la toiture sous lequel il vit. Cette minuscule chambre de bonne sous les toits, c'est tout ce qu'il peut se payer et encore... c'est à peine s'il y parvient. Son maigre salaire est à peine versé sur son compte qu'il disparaît quasi instantanément. Alors pour assurer le reste pendant tout un mois... il doit se débrouiller autrement. Évidemment, tout le fric qu'il claque dans ses cigarettes, sa drogue et l'alcool... ça ne l'aide pas du tout, d'autant que ce sont sûrement pas des produits de bonne qualité. La feuille de cannabis qu'il émiette dans son tabac n'a rien de qualitatif, il l'achète pour pas-grand-chose à un jeune qui travaille dans un bar où il se rend souvent. Une fois le joint roulé correctement, il l'allume à l'aide de son briquet et prend un première bouffée, expirant ensuite la fumée par la bouche et le nez tandis qu'il observa la ville qui se réveille. Le soleil commence à peine à pointer le bout de son nez et il n'a pas fermé l'œil de toute la nuit. Il a terminé son travail excessivement tard et après une tentative infructueuse de trouver le sommeil, il a fait quelques tractions sur la barre qu'il a installé dans l'encadrement de la porte menant à sa salle d'eau minuscule, jusqu'à ce qu'il soit épuisé. Puis il a pris une douche rapide, histoire d'économiser la facture d'eau et a tourné en rond un moment, hésitant à descendre boire quelques verres au bar. Finalement, après avoir tenté de se plonger dans un vieux bouquin qu'il a déjà dû lire six fois, c'est ce qu'il a fait.
Heureusement qu'il a été un peu plus raisonnable que d'habitude cette fois-ci. Au moins il n'a pas fini ivre mort et étant certain de ne pas pouvoir fermer l'œil même après ça, il s'est octroyé une petite marche nocturne dans son quartier. Ce que les nuits peuvent sembler sans fin pour les insomniaques. Résultat, donc, il n'a pas dormir. Mais il a l'habitude. Après avoir avalé un mug de café tiède et trop amer, il est donc passé par son vieux velux pour observer le levé du soleil depuis le toit. Comme toujours, il se dit qu'il est vraiment qu'une pauvre merde et que s'il faisait plus d'efforts, il arriverait sans doute à avoir mieux que cette vie. Mais il a beau faire... il n'arrive pas à lutter contre ses addictions. Ca va le tuer, il le sait bien..., mais c'est comme ça. Enfin sauf si une de ces sorcières le tue avant... c'est probable. Jusque-là, il a eu de la chance. Étrangement, la plupart des sorcières qu'il surprend et essaye d'attraper ne cherchent pas à le tuer, mais plutôt à cacher leur identité et à fuir. Remarque, il va pas s'en plaindre, mais ça lui fait se poser des questions. Il a bien compris pourquoi ils étaient sensés les arrêter, mais il n'a pas cherché plus loin et de temps à autre, il a des remords. Il a une âme de justicier, et même si on rapporte souvent des accidents à cause des sorcières et bien... il n'aime pas trop cette espèce d'amalgame qui s'est instaurée. C'est vrai... elles ne sont peut-être pas toutes mauvaises ces sorcières...
Mais il se posera toutes ces questions une autre fois. Terminant de fumer, il retourne dans sa niche pour faire une rapide toilette et changer de vêtements avant de rejoindre le poste de police centrale de Shinjuku, le quartier dans lequel il habite. Il n'a donc aucun mal à s'y rendre à pied et heureusement, parce qu'il ne possède aucun véhicule. Il n'a pas l'argent pour ça et aucune banque n'accepterait de lui prêter de l'argent. De toute façon, il ne pourrait même pas rembourser le prêt. En quelques minutes, il parvient donc à destination. Le reste de la journée est comme presque toutes les autres. Il passera la majorité du temps à s'occuper de la montagne de paperasse que ses collègues ont un malin plaisir à entasser sur son bureau et ce soir, il ira patrouiller dans un des quartiers de la ville avec l'un des véhicules de service. Pourvu que ce soit calme. Malheureusement... ça ne l'a pas été. Alors que, peinant à tenir le coup à cette heure avancée de la nuit, Nick patrouillait tranquillement dans le quartier d'Ueno, il a reçu un appel de la centrale lui signalant une urgence au parc non loin de sa position. Apparemment, il s'agirait d'une agression à l'arme blanche. N'en sachant pas d'avantage, Nickolas lance les sirènes du véhicule et appuie sur l'accélérateur pour se rendre immédiatement sur place. Une fois arrêté devant l'entrée du parc, il hésite une seconde, puis plonge vers la boite à gant pour s'emparer de l'arme de service à l'intérieur. Il n'est sensé se servir de ça qu'en cas d'extrême nécessité, il le sait, normalement, il n'a le droit qu'à sa matraque. Mais là... il a comme un pressentiment.
Son instinct ne l'a pas trompé, il a bien fait de prendre ce flingue. La première qu'il fait en courant pour entrer dans le parc, c'est de crier aux rares civils qui se trouvent dans le coin d'évacuer la zone et de se mettre en sécurité. Il ignore à quel point les individus sont violents et si ça se trouve, ils sont peut-être plusieurs maintenant. Ou pire encore... il s'agit encore de ces satanées sorcières. Et lorsqu'il arrive enfin en vue de la scène, les battements de son cœur s'accélèrent et il sort immédiatement son arme qu'il tient fermement dans ses mains, prête à servir tandis qu'il cesse de courir et avance prudemment. Ce qu'il voit se dérouler devant ses yeux ne laisse aucun doute... Tandis que l'un des individus fini en un instant dans un tas de cendres, Nick comprend qu'il a bel et bien affaire à une sorcière. Sa gorge se noue et il doit faire preuve d'un grand sang-froid tandis qu'il met en joue l'individu resté debout, quoique blessé, et son sang se glace lorsqu'il reconnaît subitement le jeune Nippon. Oui... il le connaît. C'est cet étudiant qu'il a déjà, à plusieurs reprise, ramassé dans un état déplorable après quelques ennuis. Alors depuis le début... une sorcière ? Il a peine à y croire. Il est tellement sous le choc qu'il ne pense même pas à lui intimer l'ordre de mettre les mains sur la tête et de se mettre à terre alors qu'il approche dangereusement de lui en boitant.
« Monsieur Bane… Vous auriez dû arriver plus tard, comme d’habitude… Je suppose que je suis en état d’arrestation pour avoir osé empêcher cette enflure de me tuer ? »
Nick reste muet de stupeur et d'incompréhension, le fixant bêtement, presque pris de sueurs froides. Et soudain, il s'effondre. Étrangement, encore doté de bons réflexes, l'officier l'avait anticipé, si bien qu'il parvient à rattraper Kosuke avant que son corps n'atteigne brutalement le sol. Le voilà qui se retrouve avec une sorcière blessée dans les bras... merde alors. Avec précaution, il allonge le jeune homme sur le sol, s'agenouillant à ses côtés tout en jetant rapidement un coup d'œil à sont état. Il aperçoit rapidement le couteau dans sa cuisse et pousse un juron. Il a déjà perdu beaucoup de sang.
- Kosuke-san ! Kosuke... il faut tenir bon. Je vais faire appeler une ambulance immédiatement. Ne bouge pas. Putain, mais dans quel merdier tu t'es encore fourré... ?
Contraint de rattacher son arme à sa ceinture, il tente avec des gestes un peu agités et maladroits de s'emparer de sa radio histoire de prévenir la centrale pour qu'on lui envoie une ambulance. Râlant un peu en peinant à la sortir, il ajoute :
- Toi, une sorcière... merde, alors. Tu comptais me cacher ça longtemps ?
Lorsqu’il sent les bras du policier le rattraper, Kosuke doit retenir un léger sourire satisfait. Il n’a donc pas été rangé dans la catégorie d’immonde sorcière à éliminer… pour le moment. Combien de temps avant qu’il n’essaye de lui passer les menottes ? Intérieurement, l’étudiant tient déjà son décompte, essayant de calculer le moment où il sera absolument nécessaire de demander à Yume d’intervenir. Avant cela… Avant cela, il a envie de lui donner une chance, cette fois ci. Combien de fois ne lui a-t-il pas déjà effacé la mémoire, au bougre ? Et aussi frustrant cela soit-il, cet empêcheur de tourner en rond, il a fini par s’y attacher… un peu.
Il n’est pas particulièrement une belle personne… Il a ses lourds défauts, comme tous les humains. Il n’y peut rien, c’est dans son code génétique que d’être une erreur de la nature. Mais, pour un humain, il n’est pas si pire. Mieux, même, il a le cœur sur la main, malgré ses vices. Il ne représente pas vraiment un idéal humain mais il est plus que tolérable. Quand il l’entend jurer à la vue du couteau papillon planté profondément dans sa cuisse, il ne peut retenir un léger rire qui tient plus du sourire qu’autre chose, laissant sa tête aller dans l’herbe.
« - Kosuke-san ! Kosuke... il faut tenir bon. Je vais faire appeler une ambulance immédiatement. Ne bouge pas. Putain, mais dans quel merdier tu t'es encore fourré... ? »
Quand il fait mention de l’ambulance, Kosuke se tend. C’est donc ainsi que cela doit finir ? Urgences et puis on l’attache à son lit comme un chien ? Et puis quoi encore ?! Non, il est hors de question qu’il aille à l’hôpital pour ses blessures. Les hôpitaux, ça pose des questions.
« - Toi, une sorcière... merde, alors. Tu comptais me cacher ça longtemps ? »
Immédiatement, il se met sur la défensive, se redressant vivement pour poser une main sur la radio du policier pour l’empêcher de la dégainer. Son regard, plus rude qu’à l’accoutumé mais aussi habité par une force morale profonde se plante dans celui du gaijin.
« - Vous allez m’arrêter dans combien de temps, maintenant que vous savez ? » fut sa seule réponse à la question posée. « Je n’ai pas besoin d’ambulance. J’ai tout ce qu’il me faut chez moi. Si vous voulez m’aider, c’est là qu’il faut m’amener. Je ne sais pas si le démon était seul ou s’il y en a d’autres en embuscade. Il ne faut pas trainer ici, Monsieur Bane. »
Les humains sont curieux et sceptiques de nature. Ainsi, il ne prend pas le temps d’attendre que l’étranger de toute évidence un peu paniqué ne pose la question et il roule des yeux, se maudissant lui-même d’avoir prononcé le mot ‘démon’ devant un humain. Il n’a pas le temps pour un cours d’histoire là tout de suite.
« - Les sorcières sont les seules à être sorties du placard mais, oui, les démons existent… Et ils nous mènent la vie foutrement dure. C’est pas nous les vrais ennemis, c’est eux. Tous ce qu’ils veulent c’est annihiler les sorcières pour pouvoir vous manipuler calmement dans leur coin sans nous pour les en empêcher. Je suis un chasseur de démon. Mais assez parlé, dans votre intérêt comme dans le mien, nous ferions mieux de ne pas nous attarder ici. Vous êtes venus en voiture de patrouille, non ? »
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Bane Nickolas
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Jeu 25 Oct - 18:54
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La surprise est de taille, et les paroles prononcées par Kosuke plutôt surprenantes. "Vous auriez dû arriver plus tard, comme d’habitude…" Comment ça ? Plus tard ? Comme d'habitude ? Oh... sans doute parce qu'il aurait préféré qu'il ne le surprenne pas autant de fois dans des situations désastreuses et encore moins qu'il découvre son secret. Et bien, trop tard. C'est fait. Nickolas est un peu perdu et sans doute que n'importe lequel de ses collègues aurait déjà passé les menottes à Kosuke, blessure grave ou non. C'est bien entendu ce qu'il devrait faire immédiatement avant de prévenir une quelconque ambulance, puis ses supérieurs. Mais bon, il est sans doute trop gentil... Il le connaît un petit peu ce jeune homme et sans parler de s'y être spécialement attaché, il a l’impression de devoir veiller sur lui. C'est son côté justicier ça, il peut pas s'empêcher de voler au secours de la veuve et de l'orphelin, et ce, depuis qu'il est tout petit. Il prenait parfois des risques inconsidérés pour aller décrocher un chat coincé en haut d'un arbre ou se mettait entre un pauvre camarade et un grand caïd dans la cours de récré. Se faire griffer ou cogner pour protéger les autres ça ne lui a jamais fait peur... c'était ça, sa vocation : sauver des vies et combattre le mal. Il a longtemps hésité, voulant tour à tour devenir avocat, pompier, urgentiste, policier, médecin... Finalement il a suivi les traces de son père, ce qui l'a rendu très fier. Si seulement il n'était pas mort si tôt... tout aurait pu être si différent.
Enfin, voilà, il préfère encore s'inquiéter de l'état de santé d'une sorcière plutôt que de l'arrêter. C'est sans doute parce qu'il s'agit de quelqu'un qu'il connaît un peu... mais en vérité n'aurait-il pas fait ça pour n'importe laquelle d'entre elles ? Il n'a jamais rien eu de personnel contre ces êtres capables d'utiliser la magie, aucune n'a jamais tenté de le tuer, à chaque fois, c'était pour se défendre et pouvoir fuir... rien de plus jusqu'à maintenant. Enfin, de toute façon, il ne va pas laisser quelqu'un se vider de son sang, il y a des priorités... Mais tout à coup, Kosuke plaque sa main contre sa radio, l'empêchant de pouvoir la prendre et s'en servir. Nick fronce les sourcils et sa main dévie vers son arme, qu'il serre fort dans sa poigne. Réflexe professionnel... il le connaît un peu, mais pas assez pour être certain qu'il ne soit pas capable de s'en prendre à lui maintenant qu'il l'a démasqué.
« Vous allez m’arrêter dans combien de temps, maintenant que vous savez ? Je n’ai pas besoin d’ambulance. J’ai tout ce qu’il me faut chez moi. Si vous voulez m’aider, c’est là qu’il faut m’amener. Je ne sais pas si le démon était seul ou s’il y en a d’autres en embuscade. Il ne faut pas traîner ici, Monsieur Bane. »
Qu'est-ce qu'il raconte ? L'arrêter... pas avant qu'il ne soit hors de danger pour commencer. Il n'est pas certain non plus d'en avoir très envie. Mais c'est quoi cette histoire de l'amener chez lui et de parler de démon ? Il a dû recevoir un coup sur la tête... Il s'apprête à dire qu'il ne pige rien à son histoire et qu'il n'est pas question qu'il l'amène chez lui, parce qu'il doit prévenir une ambulance, c'est la procédure. Pourquoi refuse t-il toujours de se montrer raisonnable ?!
« Les sorcières sont les seules à être sorties du placard, mais, oui, les démons existent… Et ils nous mènent la vie foutrement dure. C’est pas nous les vrais ennemis, c’est eux. Tout ce qu’ils veulent c’est annihiler les sorcières pour pouvoir vous manipuler calmement dans leur coin sans nous pour les en empêcher. Je suis un chasseur de démon. Mais assez parlé, dans votre intérêt comme dans le mien, nous ferions mieux de ne pas nous attarder ici. Vous êtes venus en voiture de patrouille, non ? »
Ok, là, il est complètement perdu. Nick fixe Kosuke avec un air plus que sceptique, se demandant s'il est sérieux ou s'il se fiche de lui. Autant dire qu'il ne croit pas une seconde à cette histoire de démons et tout le reste. Alors, soit Kosuke a un humour louche, soit il tourne plus rond, soit il essaye bêtement de lui faire peur et de l'embrouiller. Nickolas secoue la tête pour remettre un peu d'ordre dans ses idées, agrippant la main du sorcier qui retient sa radio tandis que son autre main sort de nouveau son arme.
- Kosuke, fait preuve de bon sens. Je dois te faire examiner et soigner par des médecins compétents, ta blessure est profonde et peut-être grave. En plus... je ne peux pas te laisser partir comme ça, tu comprends ? Tu es... je dois faire mon job, ok ? Alors sois raisonnable. Que tu sois humain ou sorcier, peu importe, je dois t'interroger au poste à propos de ce qui s'est passé.
Nickolas reste attentif, mais il regarde toute de même autour de lui pour s'assurer qu'une foule de curieux ne s'est pas trop approchée. Pour le moment, rien d'alarmant, même si quelques inquiets les observent de loin. Au moins, personne ne filme... c'est déjà ça. Est-ce que le jeune homme va se montrer conciliant ? Le flic à un petit doute, Kosuke a l'air d'être quelqu'un d'extrêmement secret et borné. Et il est clairement déconseillé à une sorcière de se retrouver attrapé par des officiers de police... Une nouvelle fois, Nick tente d'empoigner sa radio.
Le policier a dégainé… Pourtant, Kosuke soutient son regard, refusant de retirer sa main de la radio. Le cœur de la sorcière bat à cent à l’heure mais il n’en montre rien. Bordel, c’est ainsi que les choses vont se finir ? Il y a trop de civils autour pour qu’il demande à Yume d’intervenir. Il suffit que l’un d’entre eux sorte son smartphone et des avis de recherches seront placardées partout en ville. Ça serait la fin de tout… Comme s’il se laisse attraper...
La mâchoire serrée, il retient un juron alors qu’il foudroie Nickolas du regard. Il est fatigué, sa jambe lui fait un mal de chien et il sort d’un duel particulièrement éprouvant contre un démon qu’il a conjuré. Il a besoin de soins et d’une bonne nuit de sommeil, pas de ce genre de tracas, pas de devoir chercher une solution pour éviter la prison à vie… Ce qui se soldera à tous les coups par sa mort. Dès qu’Alastor apprendra son arrestation, il se fera un plaisir de venir le tuer en personne alors qu’il sera privé des ressources naturelles qui font sa force.
« - Kosuke, fait preuve de bon sens. Je dois te faire examiner et soigner par des médecins compétents, ta blessure est profonde et peut-être grave. En plus... je ne peux pas te laisser partir comme ça, tu comprends ? Tu es... je dois faire mon job, ok ? Alors sois raisonnable. Que tu sois humain ou sorcier, peu importe, je dois t'interroger au poste à propos de ce qui s'est passé. - Si vous m’arrêtez, vous serez responsable de ma mort. »
Il aurait aimé sa voix plus sèche, plus affirmée, plus menaçante. Elle sort comme un mince filet livide de sa gorge alors qu’il se rends compte qu’il préfère largement se faire étriper et laisser pour mort lors d’un combat endiablé que de se faire cueillir comme le dernier des rats dans une cellule, incapable de la moindre défense. Un long frisson d’effroi lui court le long du dos alors qu’il n’ose imaginer tout ce par quoi Alastor le fera passer avant de lui octroyer le plaisir de la mort s’il parvient à lui mettre la main dessus dans de telles conditions.
Nickolas essaye de reprendre sa radio. Hors de question qu’il le laisse faire. Il peste et insulte dans sa barbe alors qu’il utilise ce qu’il pense être ses dernières forces pour se jeter sur le policier, essayant de lui arracher l’appareil avant qu’il n’ait le temps de faire quoi que ce soit. Les deux hommes tombent à la renverse, roulant au sol alors qu’ils essayent chacun de prendre possession de la radio.
La lutte s’arrête quand une onde de douleur prend possession de tout le corps de l’étudiant. Un cri de douleur lui échappe alors qu’un mauvais coup est porté dans la débâcle sur le manche du couteau papillon planté dans sa cuisse. Volontaire ou pas, il n’en sait rien. Il sait juste qu’il est pris d’un spasme douloureux, rapidement suivit d’un cliquetis.
La sorcière cligne des yeux, surprise alors qu’elle observe bêtement son poignet. Il a été menotté ? Son regard suit les chainons pour rejoindre le poignet de Nickolas qu’il supplie du regard, allongé dans l’herbe. Mais si le jeune homme pensait être au bout de ses forces, il se trompait largement. Le spasme douloureux le prend à nouveau sans qu’il ne comprenne d’où cela vient.
Sa respiration s’accélère alors que la vague de douleur grandit en lui. Son corps se tends alors qu’il sert les dents. Personne n’est en train de touiller dans sa cuisse avec le couteau planté, alors pourquoi en-a-t-il la sensation ? Sa main libre se presse sur sa jambe alors qu’un cri de pure douleur lui échappe. Son corps entier se révulse alors qu’il sue et tremble. Il a l’habitude d’avoir mal, d’encaisser, mais ça… Ça, ça n’est pas normal.
« - Fuyez ! Sauvez-vous ! » parvient-il à articuler alors qu’il ravale ses cris. « - Depuis quand tu protège les humains, toi ? Alastor sera plus qu’heureux du présent que je vais lui faire de ta personne. »
Nerveusement, Kosuke tire sur la main menottée à Nickolas pour le presser à les libérer tous les deux. Le djin est encore un peu loin, ce qui laisse le temps à l’instinct de survie de la sorcière de prendre le dessus sur la douleur, se forçant à se relever, son visage en disant long sur les vagues de douleurs qui le secoue. Il ne pourra pas se battre dans cet état. Il doute même de parvenir à se changer en hibou pour se tirer de se traquenard.
« - Yume, occupe-toi des civils… Fais attention à toi avant tout. »
Il marmonne dans sa barbe alors qu’il s’accroche au policier pour tenir debout, sa jambe blessée tremblant sous les vagues de douleur. Saloperie de pouvoir à la con. Le papillon se détache du duo, allant voltiger de ses ailes bleues un peu plus loin. Alors que le démon s’avance vers eux en totale confiance, le démonzémerveille prend sa forme originelle, commençant à sillonner les ténèbres du parc pour s’occuper de la mémoire des témoins gênants.
« - C’est le moment où on se sauve, Bane-san… » souffle-t-il ensuite à l’attention du policier. « Détachez-nous. Il ne vous fera rien. C’est moi qu’il veut. »
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Mer 7 Nov - 13:44
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« Si vous m’arrêtez, vous serez responsable de ma mort. »
Il exagère un peu, là. Sa mort, comme il y va ! C'est plutôt en le laissant partir dans cet état qu'il risque d'avoir sa mort sur la conscience, alors pas question. Il a beau être têtu comme une mule, il a beau être... une sorcière, Nickolas refuse catégoriquement de le laisser. Bien sûr qu'il s'agit avant tout de son boulot, il a reçu l'ordre d'arrêter toutes les sorcières, alors il fait ce qu'on lui demande, tout simplement. Mais très honnêtement, il n'y a pas que cela. En vérité, ça ne lui fait pas plaisir de devoir amener Kosuke en cellule... il sait ce qui attend le jeune homme une fois jugé. Enfin, si on peut appeler ça un jugement. Malgré tout, à force de repêcher cet idiot dans des situations pas possible, il s'y était un peu attaché. Nick a décidé de faire ce métier avant tout pour protéger les gens... et Kosuke n'a fait que se défendre... pas vrai ? Le flic se pose décidément trop de questions. Non, il n'a pas le choix, il doit l'amener au poste. Point final. Pas question de perdre son boulot parce qu'il aura eu pitié d'une sorcière...
Mais tout à coup, alors que Nick insiste pour récupérer sa radio, le sorcier se jette sur lui pour l'en empêcher. L'homme pousse un juron et se retrouve projeté au sol, usant de toutes ses forces pour tenter de garder l'appareil en mains. Ce qu'il peut être borné ! Mais pas question pour Nick de se laisser faire, il faut qu'il prévienne tout de suite la centrale. L'homme redouble d'efforts et soudain, Kosuke se met à hurler de douleur. Nick n'hésite pas plus d'une seconde et referme une moitié de menotte sur l'un des poignets du sorcier avant d'attacher l'autre bout à son propre poignet droit. Là, au moins, il ne pourra pas lui échapper ! Un peu hors d'haleine, il hausse les sourcils et croise le regard d’incompréhension du jeune homme, l'air de dire qu'il l'a quand même un peu cherché.
- Maintenant... fait-moi plaisir de...
Il est interrompu par un nouveau hurlement de douleur de Kosuke. Surpris, Nick ouvre de grands yeux et se redresse un peu, regardant le corps de son captif. Il est pourtant certain de ne pas lui avoir fait de mal cette fois-ci ! Mais peut-être que c'est ce couteau encore enfoncé dans sa cuisse qui lui envoie de forte décharges de douleur. Il faut vraiment qu'il appelle une ambulance !
« Fuyez ! Sauvez-vous ! »
Quoi ?! Comment ça, fuir ? C'est au tour de Nick d'être dans l’incompréhension totale. Par réflexe, il lève les yeux, cherchant un danger quelconque autour de lui. C'est alors qu'il aperçoit une silhouette au loin qui semble s'approcher. Le flic fronce les sourcils, pensant à un simple civil imprudent... mais le type a son regard braque sur eux, et il n'a pas l'air très sympathique. Nick sent alors Kosuke qui se met à tirer nerveusement sur ses menottes et alors qu'il tente avec peine de se redresser, donnant un ordre à quelqu'un que le flic ne voit visiblement pas. Il commence réellement à croire que Kosuke est devenu complètement fou... la situation lui échappe complètement, là. L'homme se relève tout de même également. Il peut le sentir que quelque chose se trame, que quelque chose ne va pas. Kosuke a l'air de souffrir le martyr et ce n'est pas normal... il doute qu'il soit en train de jouer la comédie.
Nick grimace un peu alors qu'il tente de soutenir la sorcière qui semble incapable de tenir sur ses jambes. Il jure, observant cet homme qui approche toujours. Il hésite alors... il devrait récupérer son arme et sa radio... et peut-être libérer Kosuke... non il ne peut pas le relâcher maintenant. Concentre, il ne voit même pas la drôle de créature qui se met à survoler le parc. Il s'apprête à demander des explications au sorcier, mais celui-ci le devance.
« C’est le moment où on se sauve, Bane-san… Détachez-nous. Il ne vous fera rien. C’est moi qu’il veut. »
- Il ? C'est qui "il" ?! C'est un sorcier, lui aussi ? Qu'est-ce qu'il te veut ? Putain, Kosuke, t'as intérêt à m'expliquer ça ! Je te détache pour des raisons purement pratiques, mais je te préviens... tu restes près de moi ! Surtout dans ton état.
Super, va falloir qu'il gère un autre magicien a l'air complètement furax. Faut toujours que ça tombe sur lui ce genre d'histoire ! Il n'a pas le choix, dans une situation pareille, il ne peut pas rester accroché à Kosuke, question de bon sens. Laissant tomber l'idée de récupérer la radio tout de suite, il fouille ses poches, puis sa ceinture, puis tatonne au niveau des poches de sa veste, sur son torse, ses cuisses... et plonge un regard un peu désemparé dans celui du sorcier.
- Merde... j'ai paumé les clés.
Il plaisante pas, là. Pas du tout. Un peu paniqué, il regarde sur le sol tout autour de lui, se décalant légèrement, lançant des coups d’œil vers l'inconnu qui se rapproche dangereusement. Ça sent pas bon... il a dû perdre les clés pendant qu'il se défendait contre Kosuke. Ils sont attachés pour de bon, là.
- Bordel de...
De sa main libre, il dégaine de nouveau son arme de service. Pendant une seconde, il pense à simplement mettre l'agresseur en joue pour le dissuader d'avancer et lui intimer de se rendre. Et puis il se rend compte que c'est stupide, que le gars en question est probablement un sorcier aussi, qu'il est seul et que Kosuke a l'air bien trop mal en point pour lui venir en aide. Alors, poussant un énième juron, il agrippe le blessé solidement et dans un râle, il utilise toutes ses forces pour le soulever sur son épaule. Il a pas vraiment d'autres moyens de pouvoir le transporter, et vu l'état de sa jambe, ils iront toujours plus vite comme ça. Heureusement qu'il est pas bien lourd...
- Accroche-toi, on dégage de là.
Quoi ? C'est pas comme s'il avait le choix ! Et même s'il l'avait eu, même s'ils n'avaient pas été attachés, il aurait été hors de question de laisser Kosuke de se débrouiller seul dans cet état. Vraiment, il doute qu'il puisse survivre. Mais c'est quoi encore cette histoire ? Si même les sorcières se massacrent entre elles, c'est le pompon ! Bon, ses supérieurs diraient "bon débarras, ça nous fait moins de boulot", mais Nick n'est pas du genre à penser de cette façon. Pas question de laisser le sorcier mourir comme ça.
Nick se met donc à courir. Heureusement que malgré son hygiène de vie déplorable, il continue inlassablement de se muscler et de faire de l'exercice, parce que sinon, il n'aurait jamais pu réussir à porter Kosuke tout en courant. Évidemment, il fallait que l'autre agresseur se trouve entre eux et la bagnole... et pas moyen de récupérer la radio bien sûr. Trop tard pour ça. Si ça se trouve, le type en question va leur balancer des boules de feu ou ce genre de trucs qu'ils savent faire et il aura du mal à éviter ça... Mais apparemment, il n'en est rien. En tout cas, Nickolas parvient à faire pas mal de distance. Enfin... jusqu'à ce qu'une douleur lancinante et insupportable dans les jambes ne le fasse brutalement chuter. C'est à son tour de se mettre à hurler de douleur, avec l’impression horrible qu'on est en train de lui broyer les os. La chute n'a pas dû être agréable pour Kosuke non plus cela dit.
- Merde... co... comment il... fait ça... ?
Il hurle de nouveau, agrippant ses jambes et mordant dans son bras pour essayer de supporter la douleur. Il a l'impression qu'il va crever tellement il a mal. Ok... là il a plus vraiment le choix. Il sort l'arme à feu, enlève le cran de sécurité et se retourne sur le dos pour braquer ce qu'il pense être un autre sorcier. Celui-ci se rapproche d'ailleurs très dangereusement. Serrant les dents, Nick parvient tout de même à hurler :
- Arrêtez ou je tire !!
Mais le type ne répond pas. Pire... il lui semble qu'il est en train de sourire et il se rapproche encore. Nick n'hésite plus très longtemps. Il sait que dans cette arme, il ne dispose pas de plus de cinq balles. Ouais, manque de pot, c'est un vieux modèle. La première balle se contente de frapper le sol près des pieds de l'individu... qui ne s'arrête pas pour autant. Alors tant pis, le policier vise le genou. Mais la douleur lui fait rater son coup. En revanche, la troisième balle atteint sa cible. Nick s'attend à voir le type tomber et hurler... mais non. Le seul effet que ça a, c'est que ses propres douleurs aux jambes s'évanouissent d'un coup et que le type s'arrête un instant en grimaçant.
- Qu'est-ce que... mais il est en quoi, lui ?! En titane ?
Il n'ose même pas gaspiller une autre balle pour tout dire. Il essaye plutôt de se redresser et de tenter une fois de plus de s'éloigner en soutenant Kosuke. Comment ils vont faire pour se débarrasser de cet enfoiré ?!
« - Il ? C'est qui "il" ?! C'est un sorcier, lui aussi ? Qu'est-ce qu'il te veut ? Putain, Kosuke, t'as intérêt à m'expliquer ça ! Je te détache pour des raisons purement pratiques, mais je te préviens... tu restes près de moi ! Surtout dans ton état. »
Tremblant de douleur, Kosuke tire un peu sèchement sur sa menotte pour presser le policier. Son regard, lui, ne quitte pas le démon d’une semelle. Il est hors de question qu’il le laisse le prendre en traitre. Silencieusement, le chaman est aux aguets, son corps traversé d’onde de douleur se tendant sous cette dernière mais aussi prêt à bondir à la moindre occasion, dès que le policier les aura séparés en fait.
Il doute de pouvoir performer une deuxième conjuration ce soir, pas alors qu’il est dans cet état. Mais il peut essayer de faire peur au djin pour le faire fuir… Même s’il doute d’avoir l’air très effrayants alors qu’il tient à peine sur ses jambes. Rapidement, il reporte son attention sur Nickolas, lisant dans son regard quelque chose qui ne lui plait pas du tout…
« - Ne me dites pas que… - Merde... j'ai paumé les clés. - Bane-san, vous êtes vraiment une sacrée épine dans mon pied en ce moment, vous vous en rendez compte ? - Bordel de... »
Il l’observe sortir son arme. Non, ça ne sert à rien. Et déjà… Depuis quand il a une arme à feu, lui, d’ailleurs ? Il n’y avait pas pensé jusque-là mais… Il n’est pas sensé y avoir droit ! Du moins, il croit… Quoi qu’il en soit, cela ne fera rien à un démon, si ce n’est le pincer désagréablement. Il allait l’insulter, le traiter de saloperie d’humain aussi stupide que tous les autres quand le dit humain stupide l’attrape par les hanches pour le charger sur son épaule.
Immédiatement, le chaman s’agrippe, jurant et pestant. Il jure même sur la tête de ses ancêtres qu’il lui fera payer pareille humiliation. Lui, chargé comme un vulgaire sac de riz sur l’épaule d’un gaijin qui n’y connait rien au monde du surnaturel dans le but de fuir un djin… vraiment, mais comment a-t-il fait pour tomber aussi bas ?
« - Accroche-toi, on dégage de là. - Dépose moi tout de suite, bordel ! Je peux marcher par moi-même ! »
Probablement qu’il pourrait marcher, oui. Mais pas courir. Un nouveau cri de douleur lui échappe alors qu’il s’accroche à ce qu’il trouve, c’est-à-dire le bas de la chemise du policier, la déchirant sous sa poigne solidement serrée. Rebondissant sur l’épaule du jeune homme lors de leur course, le chaman manque d’air, commençant à voir trouble suite à la perte de sang, la douleur et le manque d’oxygène dans son organisme. Alors, c’est comme ça qu’il va mourir ? Après tant d’années à avoir tenu les démons en respect ? Bane Nickolas, vous êtes vraiment un boulet. J’aurais dû vous trancher la gorge quand j’en avais l’occasion. Est la seule pensée qui passe sous le crâne de la sorcière qui lutte pour ne pas perdre conscience.
La sensation de chute le libère un peu. Soudainement, la douleur s’envole et il a l’impression de respirer à nouveau alors qu’il se ramasse au sol sous le cri de douleur du policier. Changement de cible, il semblerait. La vue trouble, c’est la rage au ventre que la sorcière se redresse avec difficulté sur ses jambes tremblantes. Il va avoir besoin de soins d’une Volva pour sa jambe, à ce rythme…
« - Merde... co... comment il... fait ça... ? »
Kosuke veut prendre la parole pour l’empêcher de faire une connerie mais, déjà, l’officier met le démon en joue, l’intimant de rester immobile. Il a comme un doute que cette technique puisse fonctionner mais ça n’est pas la faute du gaijin, il ne sait pas exactement face à quoi il est. A moitié penché sur le corps avachi de l’inspecteur, la sorcière réfléchit à ses options. Il lève sa paume vers le ciel, en appelant à la nature pour les sortir de ce mauvais pas. Les ronces commencent à grimper sur le djin qui commence déjà à les arracher alors que Kosuke s’applique à en ramener constamment. Il n’a malheureusement plus la force de lancer un sort plus complexe que cela. Après tout, il a déjà conjuré un démon ce soir. Il a beau être le Chaman le plus puissant de sa génération, il ne rivalise pas encore face au nombre… Ce n’est pas comme si conjuré un démon est quelque chose qu’on peut faire au détour d’une ruelle, après tout.
« - Qu'est-ce que... mais il est en quoi, lui ?! En titane ? - Je vous l’ai dit, c’est un démon. Une connaissance de celui qui m’a attaqué plus tôt. Il n’y a qu’une sorcière assez puissante pour qui pourra le blesser. Et je n’ai plus la force… »
Ils se remettent en route comme ils peuvent, forçant Kosuke à relâcher son sort. Clopin-clopant, ils font quelques pas avant d’entendre des crépitements dans leur dos. Le chaman s’arrête, jetant un coup d’œil derrière lui alors que Yume est en train de revenir, planant entre… des flammes. Ça n’est pas de son fait mais il reconnait bien là la marque d’un chaman. D’un mouvement de la main, il intime à son familier de retourner trouver refuge dans sa poche.
Il se laisse tomber au sol avec un léger rire. Sauvé. Ils sont sauvés. Il ne va pas mourir ici. Doucement, l’incendie se répands dans le parc. Il aurait préféré évité de devoir ravager la nature mais il fera amande honorable en venant aider les plantes à repousser par la suite pour remettre les choses dans l’ordre… d’ici quelques jours… quand il se sera remis de cette vilaine blessure au genoux.
« - La cavalerie est arrivé, Bane-san. Je doute qu’il tente quoi que ce soit alors que nous sommes en surnombre. »
Et, comme pour répondre à ses mots une silhouette se dessine dans les flammes. Kosuke se laisse tomber en arrière dans l’herbe avec un lourd soupire, malgré le sourire qui lui flotte aux lèvres. Son souffle a du mal à sortir et tout son corps tremble sous l’effort. Il ne dit rien pour rassurer Nickolas, il se prépare plutôt à devoir se montrer reconnaissant envers l’Imposteur.
« - C’était inconsidéré. Et tu as en plus impliqué un humain. Serais-tu en train de changer ? - Moi aussi je suis content de te voir, Hide. Va plutôt jouer avec ta morve plus loin, enfoiré. J’avais le contrôle sur la situation. - Tu as surtout besoin de soin. Tu as eu de la chance que je n’étais pas loin. Il faut t’amener à une volva, tu ne peux pas rester dans cet état. Et l’humain… - L’humain rencontrera Yume quand on aura pu nous retirer ces menottes. Il vient avec moi chez la volva. Il a un véhicule, il peut m’y conduire. Maintenant dégage, j’ai pas envie de voir ta sale gueule plus longtemps. - Je n’ai pas envie de me battre avec toi ce soir. Je vous escorte à distance pour m’assurer qu’il t’y conduise bien. - Dégage déjà d’ici avant que les pompiers arrivent. Et ménage nous un chemin de sortie. C’était barbare de massacrer le parc comme ça. »
Hide lève les yeux au ciel, jurant par ses grands dieux alors que Kosuke se relève à nouveau, tirant Nickolas avec lui. Face à l’imposteur, il se mur un visage de marbre, ne lâchant qu’une crispation légère du visage alors qu’il a envie de gémir de douleur tant sa jambe lui fait souffrir le martyr. Il ne laisse cependant rien transparaitre, marchant même tout seul alors qu’il tire le policier dans son sillage, évoluant au cœur de l’incendie sans plus d’inquiétudes que ça alors que les flammes s’ouvrent pour les laisser passer.
« - Votre véhicule est par là, Bane-san ? Je sais, vous devez avoir un million de questions… Vous me les poserez dans la voiture. L’autre gland va nous suivre en projection astrale pour s’assurer qu’on arrive à bon port. Vous voilà maintenant tout aussi babysitté que moi, félicitation à vous. »
Fiche codée par NyxBanana
Bane Nickolas
Police detective
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Emploi/Études : Officier de Police
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Avatar : Will Higginson
Dim 18 Nov - 11:25
Restart from scratch.Hee mister policeman I don't want no trouble I just wanna drop my jiggelin' down to the floor No arrest badman mind ya bizz No arrest badman mind ya bizz No arresta baddaman mind ya business
« Je vous l’ai dit, c’est un démon. Une connaissance de celui qui m’a attaqué plus tôt. Il n’y a qu’une sorcière assez puissante pour qui pourra le blesser. Et je n’ai plus la force… »
Est-ce qu'il pourrait arrêter de plaisanter à ce sujet deux secondes ? Et la prochaine fois qu'il le retrouvera dans un état comme celui-ci, ce sera quoi ? Un loup-garou ? Un vampire ? Franchement, c'est ridicule. Au final, peu importe. Le plus inquiétant, là tout de suite, c'est que les balles n'ont aucun effet... et c'est la seule défense qu'il leur reste étant donné que Kosuke semble complètement à bout de force et privé de son énergie. Vraiment, ils n'ont plus tellement de choix, il ne leur reste que la fuite. Sauf qu'avec un blessé à traîner, il semble impossible à Nickolas d'échapper à cet agresseur. Si seulement le sorcier n'était pas aussi borné et l'avait laissé appeler cette fichue ambulance ! Il aurait sans doute eu le temps de prévenir des renforts avant que cet enfoiré n'attaque avec ses satanés pouvoirs. Serrant les dents, le policier fait de son mieux pour s'éloigner tout en soutenant Kosuke, qui doit sans doute souffrir le martyr. Tout à coup, un bruit étrange s'élève derrière eux. Par acquis de conscience, Nick se risque à jeter un regard derrière son épaule et ouvre de grands yeux surpris et effarés. Un incendie, maintenant ?! Mais qu'est-ce que... ?! Muet d'incompréhension, Nick laisse Kosuke glisser et s'installer sur le sol tandis qu'il reste debout, observant le phénomène, bouche bée.
« La cavalerie est arrivée, Bane-san. Je doute qu’il tente quoi que ce soit alors que nous sommes en surnombre. »
Il ne comprend plus rien. Les sorcières se zigouillent entre elles, maintenant ? Bon, ce serait pas la première fois que ça arrive, mais quand même... Par instinct, loin de se sentir rassuré, Nick tient fermement son arme dans sa main, prêt à réagir s'il le faut, avec les deux dernières misérables balles qu'elle contient. S'en suit une conversation abracadabrante entre Kosuke et son... congénère ? Il semble assez évident que ce soit un sorcier lui aussi, et ça ne plaît pas vraiment à Nick de se retrouver entre ces deux-là. Il est sensé les arrêter tout les deux, n'est-ce pas ? Mais comment il est sensé faire ça tout seul au juste ? Et l'autre, là, il est... où ? Mort ? Volatilisé ? Bon sang, quel foutoir.
« L’humain rencontrera Yume quand on aura pu nous retirer ces menottes. Il vient avec moi chez la volva. Il a un véhicule, il peut m’y conduire. Maintenant dégage, j’ai pas envie de voir ta sale gueule plus longtemps. »
Chez qui ? Quoi ? Ohlalala, minute papillon, rencontrer qui ? Yume ? Il a déjà prononcé ce nom, peut-être, mais il ne voit vraiment pas qui c'est. Et c'est qui la volva ? Non, il est pas question d'aller chez qui que ce soit rencontré Pierre, Paul, Jacques ou même Yume, il appelle les pompiers, amène directement Kosuke aux urgences et contacte aussi vite que possible ses supérieurs, surtout ! C'est ça qu'il va faire ! Enfin sauf si Kosuke commence de plus belle à jouer les têtes de mules et à le traîner sans lui demander son avis vers la sortie du parc pendant que tout flambe autour d'eux.
« Votre véhicule est par là, Bane-san ? Je sais, vous devez avoir un million de questions… Vous me les poserez dans la voiture. L’autre gland va nous suivre en projection astrale pour s’assurer qu’on arrive à bon port. Vous voilà maintenant tout aussi babysitté que moi, félicitation à vous. »
Là, ça commence à bien faire. Nickolas peste un bon coup entre ses dents et se plante devant le sorcier avec un air autoritaire, pointant son canon contre le buste du blessé. Il aurait préféré ne pas faire ce genre de chose, mais il n'a pas vraiment le choix.
- Non, stop, ça suffit ! Je retrouve ma radio, j'emprunte un téléphone civil, peu importe et je préviens immédiatement une équipe avant de t'amener aux urgences ! Pas question que je te suive, toi et ton... collègue pyromane, là ! C'est moi qui prends les décisions, parce que je te rappelle que t'es en état d'arrestation ! Et l'autre, il est où ?
Il regarde rapidement autour de lui. D'accord, il doit bien avouer qu'il manque de confiance en lui, mais faut se mettre à sa place... il s'est jamais retrouvé seul face à une situation pareille, avec trois sorcières remontées autour de lui. Et sincèrement, il doute que d'avoir l'un des leurs menotté à son poignet empêche l'un de ses copains de s'en prendre à lui. Il n'aime pas menacer Kosuke de la sorte, vraiment pas, il aurait nettement préféré que tout se passe calmement et qu'il se montre plus coopératif que ça. Bon sang, il s'est encore retrouvé dans de beaux draps... Oui, bon, peut-être que menacer Kosuke n'est pas une bonne idée, là tout de suite, il a pas envie que son poste le brûle sur place... finalement c'est un peu lui l'otage, même si c'est lui le flic et qu'il tient l'arme. Nick déglutit et soupire, abaissant le canon en se calmant un peu.
- Kosuke... la personne qu'on va voir, elle peut te soigner, vraiment ? Écoutes... j'accepte de t'y amener à la seule condition que tu consentes à me suivre au poste de police ensuite. Je... ça c'est pas négociable. Tu comprends ? Ma voiture est là-bas...
Il est complètement fou d'accepter. Merde, s'il se fait virer à cause de ça... il s'en remettra pas. En même temps, comme si c'était sa faute ?! Il pourrait retenir la sorcière ici avec lui, et attendre que les renforts arrivent, il y en aura forcément bientôt, même sans un appel de sa part. Un foutoir pareil, ça passe pas inaperçu. Mais voilà, il est seul, et y a deux autres sorcières dans le coin, alors mieux vaut ne pas traîner et faire le difficile. A contre-cœur, il rejoint donc le véhicule et grommelle en se disant que, menottés comme ça, ça va pas être de la tarte. À moins qu'il y ait quelque chose pour leur enlever ces fichues menottes quelque-part. Son regard dévie sur son arme à feu, puis sur la chaîne, mais il secoue la tête. Non. Pas question de tirer un coup de feu, là devant les témoins affolés qui commencent à arriver avec l'incendie. Ça va créer un vent de panique et en plus... il a pas le droit d'utiliser ce machin. Il préfère donc rapidement le ranger.
- Bon, je passe en premier. Attention avec ta jambe.
Pas le choix, hein. Il ouvre la portière côté passager et se contorsionne un peu pour atteindre le siège conducteur. Au japon, on roule à gauche, alors le volant se trouve sur le côté droit de la voiture contrairement en France. Et sincèrement, c'est tant mieux pour le coup, parce que Kosuke est menotté à son poignet gauche. Ça aurait été vraiment compliqué de conduire les bras croisés au cas où il serait incapable de trouver de quoi régler le souci. Autre bonne nouvelle, il a pas paumé les clés de la voiture. Heureusement qu'elles se trouvaient pas sur le même trousseau... Nick prend la peine de fouiller un peu le véhicule, et bingo ! Il trouve une paire de menottes dans la boite à gant et la petite clé universelle qui va avec. Rassuré, il s'empresse de détacher son propre poignet... et en se penchant en travers du sorcier... il attache l'extrémité à la portière, lui lançant un regard d'excuse.
- Désolé... juste au cas où.
Il se redresse et soupire, passant une main dans ses cheveux, le cœur battant, avant de mettre le contact et d'allumer la commande centralisée, un écran tactile ergonomique intégré au véhicule et permettant de contrôler tous les équipements de la voiture, ainsi qu'un GPS. Ce qu'il aimerait pouvoir prévenir quelqu'un au poste, là tout de suite...
- Bon. Je t'écoute. Où est-ce qu'on va ?
Il n'est pas sans se rappeler que, malheureusement, ils sont sous surveillance et qu'à tout moment, d'autres sorcières en colère peuvent débarquer. Ou encore une autre patrouille de police et des collègues potentiellement curieux de lui poser un tas de questions... Autant faire vite et ne pas traîner une minute de plus ici.
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